En dépit de son caractère moins contraignant, le deuxième confinement risque d’envenimer la situation économique qui est déjà délicate. Le marché immobilier semblait se stabiliser au mois d’octobre au niveau des prix. Le premier confinement avait rééquilibré le ratio prix acheteur / vendeur en mettant fin à une pression haussière qui pesait sur les acquisitions, ce qui ne pouvait que contenter les futurs acquéreurs.
Il existe d’autres raisons de se réjouir. La fermeture au premier confinement a permis aux agences et aux autres acteurs opérant dans ce domaine de prendre certaines initiatives pour pouvoir poursuivre leurs activités. La digitalisation a été adoptée par les professionnels. Ces outils (signature électronique, visioconférence, visite virtuelle et autres) permettent à chacun de rester actif et d’offrir aux acquéreurs et aux locataires la possibilité de visualiser le bien recherché. Les professionnels de l’immobilier étaient par conséquent mieux préparés pour cette nouvelle fermeture de leurs locaux. Les rendez-vous pris avant le reconfinement ont également pu être honorés par les agences. Ces dernières ont pu maintenir sans difficulté le lien avec leurs clients en cours grâce à l’utilisation de ces moyens digitaux. Quant aux notaires, ils ont pu poursuivre les signatures à distance d’actes authentiques.
Le gouvernement a annoncé qu’il maîtrisait à nouveau la pandémie, même si les chiffres demeurent élevés au moment de l’allègement des mesures. La réouverture des petits commerces et des agences immobilières devraient faire repartir la confiance des ménages et réenclencher les projets qui sont restés en suspens durant cette période.
Néanmoins, l’analyse des experts dans ce domaine fait état de plusieurs éléments freinants. D’abord, la fin de l’année n’est guère propice habituellement à une forte activité (la saisonnalité est plutôt favorable au printemps). De plus, la hausse du chômage risque de rendre plus difficile l’accès de certains ménages à l’immobilier. Enfin, les banques vont-elles revoir à nouveau leurs conditions d’accès au prêt immobilier ?
La situation de ralentissement du secteur a été causée en partie par l’impossibilité de procéder aux visites des lieux. Cet état de fait a été dénoncé par les agences mais elles peuvent à nouveau y recourir depuis la levée de la fermeture. Certaines démarches, comme les états des lieux, requièrent le respect des gestes barrières et la mise en place d’un protocole sanitaire que les agences avaient déjà mis en place.
Les professionnels attendent que le gouvernement leur fasse confiance en leur permettant de travailler dans le respect des gestes barrières et des exigences sanitaires. Un protocole plus rigoureux a été adopté dans cet objectif.
Ainsi, des points précis ont été préconisés : deux visites seulement par jour et par bien, interdiction pour les visiteurs de toucher à quoi que ce soit, aération après une visite, etc. Cette reprise des visites permet enfin aux Français de se projeter dans l’avenir et d’investir dans l’immobilier. Ainsi, on observe que les futurs acquéreurs portent plus qu’avant attention au Diagnostic de performance énergétique (DPE) et à l’environnement dans lequel se trouve le bien, qu’il s’agisse d’une maison ou d’un appartement.