On le sait tous, la crise sanitaire du coronavirus inflige déjà un impact sur l'économie du pays. Mais qu'en est-il du secteur de l'immobilier et notamment des taux d'emprunt ? Car une hausse des taux limiterait l'accès au crédit pour la plupart des emprunteurs. Le taux des Obligations assimilables du Trésor (OAT) fluctuera en fonction de la durée du confinement, des annonces du gouvernement, des décisions des Banques Centrales, de la demande et de la dynamique économique. La BCE (Banque centrale) ayant tenté de convaincre les marchés que des actions seront entreprises pour évincer une crise de la dette souveraine, les banques n’ont aucun prétexte pour faire grimper leurs marges. Dans ce contexte, les taux de prêts immobiliers ne devraient pas beaucoup varier, du moins pas de façon brusque ni importante.
En cette période de blocage de quasi toutes les activités professionnelles, les détenteurs d'un crédit ont la possibilité de solliciter une suspension de leurs échéances de prêt immobilier et/ou une réduction des mensualités. Les conditions résident dans les clauses du contrat de prêt, celles dites de modulation, de suspension ou de report d'échéances.
Il est bien difficile de prévoir la réaction des acheteurs potentiels à la sortie du confinement. On pourrait bien assister à une prise de conscience du manque d'espaces extérieurs des appartements, à un revirement de la part des vendeurs qui, finalement se sentent bien chez eux. Il pourrait bien se produire une sorte de turn over des biens immobiliers. Certaines annonces disparaîtraient du marché immobilier, tandis que de nouvelles offres ou demandes feraient leur apparition. Une situation qui induirait un renouveau intéressant autant pour les vendeurs que les acquéreurs. Tandis que ceux étant déjà en recherche avant le confinement, souhaitant finaliser au plus vite. D'autant plus que, déçus par la chute des marchés financiers, les Français pourraient s'abstenir sur les placements peu fiables de type assurances-vie multisupports et autres plans retraite, et préférer investir dans l'immobilier.
Consécutivement à l'état de confinement imposé par l'épidémie de Covid-19, le métier d'agent immobilier n'échappe pas à une situation figée. Selon l'analyse de Jean-François Humbert, président du Conseil supérieur du notarial, la crise de 2012-2013 pourrait bien se renouveler avec une révision des prix à la baisse de 10% à 15%. Mais tout espoir n'est pas perdu, notamment dans des situations précises. Selon les agences, une visite à distance peut être organisée par un agent immobilier. Car, grâce à la numérisation des fichiers informatiques de l’immobilier, la signature d'une offre d’achat peut s'effectuer électroniquement. De même qu'une modification du décret de 1971 devrait permettre la dématérialisation des actes notariés.